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LA MÉDIATION À L’ÉPREUVE DU COVID 19

LA MÉDIATION À L’ÉPREUVE DU COVID 19

Certaines médiations ne peuvent attendre que le coronavirus ait été éradiqué de notre territoire.
La question délicate de l’organisation matérielle de la médiation dans le contexte de risque sanitaire actuel, se pose à tout médiateur : vaut-il mieux faire une médiation masquée et à distance physique les uns des autres ou une médiation en visioconférence ?

Certaines médiations ne peuvent attendre que le coronavirus ait été éradiqué de notre territoire.

La question délicate de l’organisation matérielle de la médiation dans le contexte de risque sanitaire actuel, se pose à tout médiateur : vaut-il mieux faire une médiation masquée et à distance physique les uns des autres ou une médiation en visioconférence ?

Depuis le 11 mai, les rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés sont limités à 10 personnes. Ainsi, les médiations collectives impliquant plus de 10 personnes, ne peuvent pas se faire en présentiel. Elles seront nécessairement organisées en ligne tant que les règles de distanciation sociale seront imposées dans le contexte de risque sanitaire que vit la France.

En deçà de ce nombre, la médiation en présentiel est possible sous réserve de respecter la distanciation sociale : port du masque, distance de sécurité entre les personnes…)

Cependant, certains médiateurs considèrent le port du masque comme incompatible avec la médiation en présentiel (notamment en matière familiale).
Plusieurs médiateurs ont opté pour la médiation en ligne, jusque là utilisée dans des hypothèses très précises par exemple d’éloignement géographique d’un médié.

Une médiation en ligne se prépare et se construit avec les futurs participants. Il est important de prévoir cette possibilité dans la convention de médiation avec l’accord des médiés pour cette organisation (en particulier vis-à-vis de l’engagement de confidentialité des échanges) et les informer des points impératifs qui sont :

- disposer d’une connexion permettant un flux vidéo et audio de qualité.
- être bien à l’heure pour se connecter.
- s’isoler chez soi, ne pas être dérangé et ne pas changer de pièce lors de l’entretien de médiation.
- ne pas enregistrer,
- couper son micro pendant qu’une autre personne parle,
- utiliser la possibilité de converser avec le médiateur,
- lever la main pour parler….

Comme tout procédé, la médiation en ligne présente des avantages et des inconvénients : elle permet de réunir rapidement un nombre important de personnes, évitant ainsi les déplacements, frais annexes. Cependant les regards ne se croisent pas, et les tensions sont moins perceptibles, moins palpables qu’en présentiel.

De plus, il est plus difficile de garantir la confidentialité; c’est certainement la limite importante du procédé (capture d’écran, enregistrement, tierce personne, …) ; il est plus difficile de capter l’attention des participants ainsi que sur la durée de l’entretien (gênes extérieures, …)

Les informations non verbales sont moins visibles et le médiateur doit encourager les médiés à prendre la parole, tout en évitant les interférences de micros, et sans que l’entretien soit mal vécu. Le médiateur doit être attentif aux demandes d’intervention des participants (ordre de demandes, ..)

La médiation en ligne est donc une possibilité qu’il ne faut pas écarter d’emblée mais dont il faut bien apprécier les avantages et les limites. En temps de crise sanitaire ou d’éloignement géographique d’un ou plusieurs médiés, elle est un outil tout à fait pertinent pour pouvoir continuer à faire des médiations.

En revanche, si le médiateur décide d’organiser une réunion en présentiel, il doit impérativement respecter les gestes de distanciation sociale d’au moins 1 mètre entre chaque personne pour ne pas faire courir de risque aux médiés, prévoir du gel hydroalcoolique sur place et demander aux participants de porter un masque.

S’il prend soin de recueillir l’accord préalable des participants, s’il consacre à la préparation de la réunion en ligne le temps nécessaire et s’il maîtrise bien son outil numérique, le médiateur doit pouvoir concilier le processus de médiation avec le support numérique qu’il a choisi.

Extrait de l’article de Françoise Sartorio Médiatrice – Avocate pour Village de la justice du 12 mai 2020

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